…  » Jusqu’à jeudi 24 juillet 2025, 115 palestiniens dont 85 enfants sont morts à cause de la malnutrition. Il n’y a rien, il n’y a rien dans le nord, il n’y a rien dans la ville de Gaza, tout est très cher. Jusqu’à quand va-t-on pouvoir supporter l’insupportable ? On est toujours là, on essaye de tenir bon, on essaie de montrer qu’on est fort, mais trop c’est trop. Quel que soit le témoignage, la réalité est plus dure que les photos et les vidéos envoyées sur les réseaux sociaux. »… Ziad Medoukh, 25 juillet 2025

C’était là sous nos yeux et on n’a rien voulu voir. On a rien fait. Pas levé le petit doigt. On avait mieux à faire. Nos petites vies, nos petits problèmes. C’était l’été, le soleil, le tour de France.

Et puis, ce n’était pas la porte à côté. 3306km à vol d’oiseau. Certes les immeubles tombaient comme des châteaux de carte. Certes, les déplacés se faisaient canarder comme des lapins. Certes, la prison à ciel ouvert se muait petit à petit en cimetière géant. Certes, des gens contemplaient le spectacle à portée de jumelles de  l’autre côté de la frontière. Certes, les enfants crevaient de faim. Certes. Mais on n’a rien voulu voir.

C’est pratique les œillères.

Dans 10 ans, dans 30 ans, nos gamins nous questionneront en rentrant de leurs cours d’histoire : « Mais papa, maman, le génocide à gaza, ça s’est passé sous vos yeux et personne n’a rien fait ? »  C’est plus compliqué que ça bonhomme. C’était l’été, le soleil, le tour de France.

Gauvain Sers

Textes: Ziad Medoukh et Gauvain Sers Photos: Ziad Medoukh Introduction: Josef Ulla Lectures: Dani Joulié, J. Ulla, Montage, mixage: J. Ulla