POESIE, INTENSITE et EMOTION
Entre cordes sensibles et vers affûtés, une soirée « hors les murs » qui a bousculé les silences.
C’était une première. Et ce fut un uppercut d’émotion. Samedi soir, au Petit Carré d’Art, Radio Saint Affrique délocalisait ses ondes pour une édition spéciale de son émission poético-musicale Vous prendrez bien un vers. (*1) Une quarantaine de chanceux, lovés dans la pénombre, ont assisté à une création scénique qui a tout renversé : l’intime, le politique, les barrières invisibles entre public et artistes.
Au cœur de la soirée, un thème brûlant : l’exil. Non pas celui qu’on survole dans les gros titres, mais celui qu’on écoute, qu’on respire, qu’on vit à travers les mots, les sons, les silences. Sur scène, trois voix. Trois présences. Chantal Braley Pons, la lectrice de l’âme ; Zoumana Koné, la mémoire incarnée et Marie Emmanuelle Herouard Malavergne, l’archet qui pleure et qui apaise. Ensemble, ils tissent une fresque vibrante, tressée de poésie, de récits d’exil, et de nappes d’alto qui enveloppent les douleurs comme un baume.
La beauté du lieu, la qualité d’écoute du public, la force des textes, l’intensité du vécu et la beauté de la musique…, mais aussi l’exil comme lien, la radio comme pont, et la poésie pour dire ce que les frontières taisent… Tout était là ! Le public, lui, ne s’y est pas trompé. Certains ont pleuré, d’autres sont restés figés, chavirés par la force brute du témoignage de Zoumana(*2), qui a dit l’exil avec les mots de ceux qui l’ont traversé sans boussole.
Mais il ne s’agissait pas seulement d’émotion. Notre radio avait deux objectifs : lever des fonds pour les structures locales d’accueil des réfugiés, et montrer que notre radio associative est un outil vivant au service des habitants… Mission accomplie !
Après la scène, le hors-scène : des discussions enflammées, des regards qui se cherchent, des mains qui se serrent. La poésie comme catalyseur d’humanité. Et un désir commun : que cette soirée ne soit pas unique.
Prise de son: GUILLAUME BOUTILLON
(*1): Une version de cet enregistrement fera l’occasion d’un autre podcast avec l’habillage de l’émission « Vous prendrez bien un vers » (à paraitre le 20 mai 2025); vous trouverez en bas de page les références des textes lus par Chantal Braley Pons.
(*2): Le témoignage du récit de Zoumana sera publié sous forme de livre de littérature jeunesse sous le titre de « Ma traversée »; il est édité par les éditions « Chant d’Ortie » et vous pourrez le trouver dans votre librairie dès le 3 octobre 2025.


« MA TRAVERSÉE » Poèmes et récits d’exil
Comment accepter de rester ? : Soixante jours – Sarah Marty
Prologue : Ma traversée – Zoumana Koné
C’est comme ca, et je dois l’accepter : Ma traversée – Zoumana Koné
Traverser la mer : Ma traversée – Zoumana Koné
Je dois te laisser partir :S oixante jours – Sarah Marty
Est-ce que les lieux où l’on grandit font de nous qu’on leur appartient ? : L’exil n’a pas d’ombre – Jeanne Benameur
Personne ne lui a dessiné un chemin : L’exil n’a pas d’ombre – Jeanne Benameur
La fuite : Ma traversée – Zoumana Koné
Il est temps de partir : Migrations – Jean-Luc Catoir
Des corps noirs : Migrations – Jean-Luc Catoir
Migrer vers la liberté : Migrations – Jean-Luc Catoir
Les cimetières : Ma traversée – Zoumana Koné
La vie ou la mort: Ma traversée – Zoumana Koné
Ils s’y voyaient : La main rivière – Marie Pavlenko
Espoir et déception : Ma traversée – Zoumana Koné
Est-ce que les lieux où l’on grandit font de nous qu’on leur appartient ? : L’exil n’a pas d’ombre – Jeanne Benameur
Rencontre avec Lucie : Ma traversée – Zoumana Koné
Interminable attente : Ma traversée – Zoumana Koné
Je voudrais : Nous vous parlons d’amour – Jeanne Benameur
Enfin libre : Cœur-d’amande – Yasmina Khadra
Épilogue : Ma traversée – Zoumana Koné
Credo : Sans frontières fixes – Jean-Pierre Siméon
Est-ce que les lieux où l’on grandit font de nous qu’on leur appartient ? : L’exil n’a pas d’ombre – Jeanne Benameur
« Ma traversée » : récit autobiographique écrit et lu par Zoumana Koné
Choix des textes et lecture : Chantal Braley Pons
Improvisation musicale à l’alto : Marie Emmanuelle Hérouard Malavergne